Récemment, j'ai réalisé un diagnostic de performance énergétique (DPE) sur une maison construite en 2008 à Val d'Isère. Bien que l'isolation soit jugée correcte, la note attribuée à la maison a été une surprise pour son propriétaire : **F**, la classe énergétique la plus basse.
Pourquoi une telle note pour un bien qui semble pourtant bien isolé ? Il y a plusieurs facteurs qui expliquent ce résultat, et je souhaite les partager pour mieux comprendre les enjeux liés au DPE.
### 1. L'altitude et les conditions climatiques
Val d'Isère, située à plus de 800 mètres d'altitude, est une commune où les températures extérieures sont bien plus basses qu'en plaine. Le climat rigoureux en altitude augmente les besoins en chauffage. Ce facteur climatique est pris en compte dans le calcul du DPE, ce qui peut expliquer une partie de la faible performance énergétique de la maison.
### 2. Le chauffage électrique : une production coûteuse en énergie primaire
Le principal problème qui a plombé la note du DPE reste la production de chauffage et d'eau chaude. En l’occurrence, la maison est équipée d'une chaudière électrique, un système qui reste peu performant en termes d'efficacité énergétique.
Lors du calcul du DPE, un coefficient de **2,3** est appliqué à l'électricité pour prendre en compte l'énergie primaire nécessaire à sa production. Autrement dit, pour produire 1 kWh d'électricité, il faut en réalité 2,3 kWh d'énergie fossile (souvent d'origine nucléaire ou thermique). Cela a un impact significatif sur la note du DPE, même si les émissions directes de gaz à effet de serre restent relativement faibles comparées à des systèmes de chauffage au fioul ou au gaz.
### 3. Les alternatives pour améliorer la note
Le propriétaire était particulièrement surpris, car il pensait que la maison, malgré sa petite surface (65 m²), devrait bénéficier d’une meilleure note. Mais le DPE ne se limite pas à la taille de la maison ou à l’isolation. L'impact des équipements de chauffage est crucial.
Si cette même maison avait été située à Moutiers (479 m) ou Albertville (352 m), les résultats auraient probablement été différents, grâce à des températures extérieures plus clémentes. De plus, en remplaçant la chaudière électrique par une pompe à chaleur ou une chaudière à bois, la note aurait pu considérablement s'améliorer. Ces systèmes sont beaucoup plus efficaces et consomment moins d'énergie primaire, ce qui influe directement sur la note du DPE.
### 4. Attention au choix de la solution de remplacement
Il est important de souligner que l'installation d'une chaudière à gaz, bien que réduisant la consommation d'énergie par rapport à une chaudière électrique, peut avoir un impact négatif sur la note DPE à cause des émissions de gaz à effet de serre. Même si les consommations seraient plus faibles, le coefficient d'impact pour le gaz naturel reste élevé, ce qui pourrait maintenir la note à F, voire la dégrader.
### Conclusion
Le DPE, bien qu’il soit un excellent indicateur pour comprendre la performance énergétique d’un bien, dépend de nombreux facteurs, et pas uniquement de l’isolation ou de la surface. La localisation géographique, le type de chauffage, ainsi que les énergies utilisées ont un impact décisif sur le résultat. Si vous êtes dans la même situation, il est important de bien comprendre ces éléments avant de prendre des décisions sur les améliorations énergétiques à apporter.
Changer de système de chauffage et prendre en compte l'impact de la production d'énergie sont des leviers puissants pour améliorer la note énergétique, mais cela nécessite souvent un investissement initial important. L'important est de trouver la solution la plus adaptée à la fois à votre budget, mais aussi aux spécificités de votre bien.